Exposition gratuite par les artistes Arnaud L. Vidricaire et Moe Piuze
Cette exposition est le résultat d’une rencontre artistique entre deux pratiques de la sculpture murale, celles d’Arnaud L. Vidricaire et de Moe Piuze. Deux artistes qui, chacun à sa manière, semblent résister à l’idée que les objets qu’ils fabriquent sont inanimés.
Le travail de Piuze et Vidricaire tend à abolir les frontières entre la peinture et la sculpture, l’image et l’objet. Puisant leurs références aussi bien dans le design et l’architecture que dans l’histoire de l’art, chacun d’eux a conçu un langage visuel unique reconnaissable par l’entrelacement de formes créées d’une énergie à la fois fragile et indomptable. Cherchant à capturer les états émotionnels des expériences qui les traversent, leurs assemblages, qu’ils soient abstraits ou figuratifs, évoquent parfois l’inconscient, l’imaginaire ou la nostalgie.
En explorant les possibilités sculpturales de la peinture à l’ère du numérique, ils combinent certaines techniques traditionnelles aux possibilités offertes par la robotique. Deux pratiques issues du dessin et conçues pareilles à un jeu intuitif, une thérapie, ou une façon de cultiver le calme. Ce qui insuffle à leurs œuvres un cocktail de vulnérabilité, de vitalité et de joie.
Rencontre avec les artistes : Samedi 31 mai, de 13 h à 15 h
La démarche d’Arnaud L. Vidricaire s’articule autour d’un rituel créatif quotidien en deux temps : écrire de manière automatique et créer des formes qui rappellent ce geste d’écriture. Une fois l’exercice terminé, l’artiste n’a à sa disposition que les gestes et la danse des lignes créées automatiquement, de plus en plus abstraites avec le temps qui le sépare du moment de sa création, ne laissant que le titre comme souvenir des émotions vécues.
Cette écriture indéchiffrable, ou ces barbeaux, est le point de départ de son exploration esthétique. Se métamorphosant en lignes et mouvements aléatoires, ces formes exposent la vulnérabilité de l’artiste tout en créant une opacité délibérée qui le préserve d’une certaine intimité envers les autres et soi-même. À partir de ces créations, la tangibilité des sentiments se manifeste à travers le rythme et le geste des lignes, créant une poésie qui émerge de l’incapacité à accéder pleinement à l’intime.
L’artiste fusionne les outils technologiques contemporains, comme les logiciels de dessin et la découpe au laser, avec des méthodes traditionnelles telles que la peinture et le brûlage. Cette association crée un paradoxe : de l’hyperprécision naît un geste d’abandon. En se matérialisant sous forme de lignes, ses émotions s’échappent et flottent devant nous, libres et autonomes.
Moe Piuze est né à Knowlton (Lac-Brome). Il détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques. Au gré des années, il présente son travail en Amérique et en Europe, notamment au Musée d’art de l’Université de Bogotá (Colombie), au Festival international d’art vidéo de Casablanca (Maroc) et, plus récemment, au Musée d’Art de Joliette (Canada).
Piuze multiplie le type de matériaux dont il fait usage, du plus ancien, comme le bois de grange marqué par le temps, au plus synthétique, comme le Plexiglas, qui recouvre parfois les parties photographiques de ses œuvres. Il élabore une nouvelle réalité à partir de l’assemblage de ces différents éléments, tout en préservant la singularité de chacun. Formes et couleurs semblent conserver leur autonomie, mais, ensemble, racontent une histoire. Par leur agencement, il crée un dialogue.
Fouiller, accumuler, recycler; Moe Piuze compose par plaisir, couleurs et matériaux traduisant son imaginaire. Trois pistes de réflexion en forment la clé de voûte : le corps, l’habitat, et le paysage. Ainsi est évoquée la réalité de sa création, soit l’imbrication de l’humain avec son environnement.